Lettre aux femmes victimes du viol comme arme de guerre

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Lettre aux femmes victimes du viol comme arme de guerre

“Nous sommes en guerre”

 

J’écris aujourd’hui sur une feuille blanche, format A4, confiné·e dans mon petit appartement.
Canal + a annoncé la gratuité, Netflix joue en arrière plan. Le monde que je connais s’est arrêté. Mon angoisse est réelle. Les rues sont vides, désertes. Les quelques personnes qui sortent sont contrôlées, attestation au poing. La police fait ses rondes. Les sans abris vagabondent. Tout change, se modifie. L’anxiété me ronge, sature l’air et gronde. Sur les visages, un peu d’angoisse, du bout des lèvres, des injonctions, dictés par celui dont on ne doit pas prononcer le nom. (Covid-19).

Il est 10h, voilà un nouveau matin sans bruit, un nouveau jour où tout stagne.  » Nous sommes en guerre  ».

Dos à la fenêtre, j’attends, j’attends mais surtout je pense à celles qui savent, à celles d’entre vous qui vivent et survivent, partout dans le monde, dans des pays en guerre.
On ne se connait pas mais mes pensées sont pour vous. Mes pensées vont vers vous.
Oui, aujourd’hui j’écris aux plus de 50 000 femmes emprisonnées à tort en Syrie, dont on dit que 80 à 90 % seraient violés sans arrêt
J’écris aux 7000 femmes yezidies, esclaves sexuelles de Daech
J’écris aux 50 000 femmes rohingyas victimes de viol comme arme de nettoyage ethnique

Et puisque tout est en suspend je décide de remonter le temps

Et j’écris aux 157 filles et femmes qui ont été violés en deux semaines au Sud Soudan en
2018
J’écris aux 10 000 victimes en Guinée
A celles du Kenya et du Zimbabwe, avec ses 3000 à 5000 viols et/ou agressions en 2008 durant la période des élections
J’écris aux 40 000 femmes violés au Liberia entre 1983 et 2003
J’écris aux demi million de femmes violés au Rwanda, que le génocide de 1994 n’épargna pas,
Aux plus de 60 000 victimes de viol durant la guerre civile en Sierra Leone
J’écris aux 20 000 à 60 000 femmes violés en Bosnie en 1992, au cours des cinq premiers
mois du conflit
J’écris aux femmes et filles violés en Colombie
Et aussi à celles de Libye.
J’écris aux 200 000 femmes violés au Bangladesh en 1971
Puis aux 80 000 femmes en Chine à Nankin en 1937
Enfin j’écris aux victimes de République Démocratique du Congo
Dont, au plus fort de la guerre, on a estimé à 40 par jour le nombre de femmes et filles violées.

Cette liste n’est pas exhaustive, il en existe encore beaucoup.
C’est pourquoi
J’écris à toutes ces femmes victimes du viol comme arme de guerre à travers le monde.
Car je suis en guerre pour vous aussi
Vous qui êtes des chiffres dans ma mémoire,
Et dont je veux faire entendre la voix.
A toutes les femmes victimes du viol comme arme de guerre,
Je ne vous oublie pas..

Reine TCHICAYA pour l’association LOBA

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