Comprendre la République Démocratique du Congo pour pouvoir agir

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Republíki ya Kongó Demokratíki

“L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité.” – Patrice Lumumba.

IDENTITÉ

La République Démocratique du Congo (RDC), ou Congo Kinshasa, est un pays d’Afrique Centrale. 

Situé de part et d’autre de l’équateur, il intègre une grande partie du bassin du  fleuve du Congo, dont il a repris le nom. Le fleuve lui permet d’avoir accès à l’océan Atlantique grâce à une interface maritime de 50 kilomètres. Au Nord du pays, nous trouvons la deuxième plus vaste forêt tropicale  après l’Amazonie, c’est-à-dire la forêt du bassin du Congo. Elle couvre plus de 3 millions de km 2  et traverse 5 autres pays, dont le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale.

A l’Est du pays, la zone est montagneuse (avec la chaîne du Kiwu) et volcanique. C’est aussi le domaine des Grands Lacs.

Le Sud et le centre sont les régions des hauts plateaux (notamment du Katanga et du Kasaï), particulièrement riche en minerais. 

La RDC est le deuxième pays le plus vaste d’Afrique après l’Algérie. Le territoire est quatre fois plus grand que la France. Considéré comme l’un des pays les plus riches en ressources naturelles, paradoxalement, il est aussi l’un des plus pauvres au monde…

Ce sont plus de 250 ethnies qui peuplent le pays,  principalement des peuples bantous, pour 80% de la  population. Des centaines de langues aussi sont pratiquées, 4 sont reconnues comme nationales, parmi elles : le lingala, le kikongo, le kiswahili et le tshiluba. 

L’ÉPOQUE PRÉ-COLONIALE ET LE ROYAUME KONGO

Les premiers habitant·e·s de ce qu’on appelle aujourd’hui la RDC, sont des populations autochtones principalement de l’ethnie Baka. Fins connaisseurs et génie de la forêt, ces peuples avaient un mode de vie nomade et de chasseurs-cueilleurs. A partir de III millénaire av J-C,  la région d’Afrique centrale connaît une forte migration Bantou, issue des confins du Nigéria et du Cameroun. Les Bantous désignent un groupe linguistique composé de plus de 450 langues apparentées. Nous les retrouvons aussi bien au Soudan, qu’aux Comores qu’en Afrique du Sud. En Kikongo, bantu (bantou) signifie “humains”. C’est le linguiste allemand Wilhelm Bleek, qui a proposé le terme à la fin du XIXème siècle. 

L’arrivée des bantous auprès des autochtones a développé une sédentarisation des populations et la pratique de l’agriculture extensive a remplacé la chasse. Il y a aussi, l’émergence de royaumes, comme celui du Kongo. 

Le royaume Kongo était bien structuré, il avait sa propre monnaie, ses finances publiques, des réseaux commerciaux importants. Il était commercialisé, le cuivre, l’or et le raphia. Le royaume connaît son apogée au moment de son 1er contact avec les européens, en l’occurrence portugais au XV-ème siècle.  Ainsi, se développe le marché esclavagiste pendant plusieurs siècles. Les portugais commencèrent un processus d’évangélisation du royaume, les dirigeants politiques locaux y adhèrent, ils y voient un moyen de renforcer et sacraliser leur pouvoir. De cette manière, les rois Kongo prennent des noms chrétiens comme Joao Ier, Afonso Ier, Alvaro Ier. 

Le commerce d’esclaves s’accroît au point qu’il vide le royaume de ses humains (le roi Alfonso écrit au roi portugais afin de cesser ce dépeuplement). Pendant 3 siècles, ce sont plus de 5 millions d’esclaves qui sont capturés au Kongo, déporté notamment vers le Brésil. La présence portugaise, cumulée aux divisions internes et l’expansion de la traite, affaiblit le royaume, au profit des Européens qui investissent en masse l’Afrique centrale. C’est la conférence de Berlin qui viendra légiférer cette invasion européenne. 

 

L’ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO 

 

La conférence de Berlin en 1885 

Les frontières actuelles de la République Démocratique du Congo ont été établies à l’issue de la conférence de Berlin, qui s’est tenue de novembre 1884 à février 1885. Le territoire est alors nommé Etat Indépendant du Congo (EIC). L’EIC est concédé à Léopold II, roi des belges. Cet État était une pure fiction juridique. En effet, il était considéré comme relevant de la propriété privée de Léopold II, une sorte de propriété “personnelle”. Par indépendant, il est entendu que le bassin du Congo est soumis à la politique de la porte ouverte, c’est une colonie internationale, toute puissance coloniale signataire dispose d’une liberté de commerce et de navigation sur la région. D’un côté le Congo est du domaine de la couronne et une autre partie sont des concessions, attribuées à des entreprises privées occidentales. 

Une exploitation brutale

L’Etat Indépendant du Congo était géré comme une entreprise avec des actionnaires. En raison des richesses abondantes du territoire (caoutchouc, ivoire etc), la couronne adopte une exploitation brutale de la population ce qui lui permet dès la fin du XIXème jusqu’au début du XXème siècle un essor économique conséquent. Ceci au dépit de la vie de la population congolaise qui se voit diminuer de moitié de 1880 à 1926. Certains historiens parlent de “holocauste oublié”. 

Par exemple, en 1885, un projet de chemin de fer est institué par Léopold II, par recommandation de Henry Stanley (journaliste et explorateur).La carrière africaine du journaliste a été ponctuée de services rendus au roi belge notamment dans l’acquisition de terres au Congo. Ce dernier estimait que le pays n’avait aucune valeur sans chemin de fer afin de transporter les matières premières plus rapidement. Un transport effectué par les travailleurs eux-mêmes sur des pistes impraticables et dangereuses, qui causaient déjà des milliers de morts. Le chantier fut exécuté en 1898 malgré les difficultés et la mortalité de celui-ci, plus de 50000 personnes y perdirent la vie.  

Massacre, torture et assassinat de masse marque le règne de Léopold II au Congo. C’est sur cette violence que la couronne belge et les concessionnaires occidentaux s’enrichissent. Toute personne était soumise au travail forcé. Les punitions les plus répandues étaient celles de la chicotte et de la main. Une main pouvait être coupée si la récolte de caoutchouc était mauvaise, si cela se reproduisait une seconde fois, c’était le deuxième bras qui était mutilé, jusqu’au massacre d’une unité familiale entière voire de son village. 

Cette barbarie était pour Léopold II, l’œuvre d’une transmission civilisatrice. Un exemple du vaste narcissisme et de l’hypocrisie de ce dernier. Il écrivait en 1906 :  « Il n’y a pas de droit plus légitime ni plus respectable que celui d’un auteur sur son œuvre propre, sur le fruit de son travail… Mes droits sur le Congo ne sont à partager avec personne ; ils sont le fruit de mes propres combats et de ma propre dépense”.

Une grande partie des documents prouvant les atrocités commises au Congo ont été détruites par Léopold II et classé secret défense pour les autres jusqu’en 1980. 

LE CONGO BELGE

Léopold II décède en 1908, il cède par testament l’Etat indépendant du Congo à la Belgique. Ainsi, l’EIC devient une colonie belge, appelée le Congo belge, et prend pour capitale Léopoldville qui deviendra Kinshasa en 1961. Dans sa Charte coloniale du 18 octobre 1908, il est inscrit une séparation des actifs entre la métropole (belge) et la colonie. De telle manière que la colonie était économiquement indépendante de la Belgique, et ne devait en attendre aucun soutien. Le Congo, ne devait alors rien coûter à son colon, mais être une source de productivité et donc de profit. 

“Que faisons-nous au Congo ? Nous y poursuivons un double but : répandre la civilisation, développer les débouchés et l’action économique de la Belgique.”

Une exploitation sous logique capitaliste 

Le colon belge a exploité le sous-sol du Congo. De sorte que la colonie a acquis une place de première importance sur le marché mondial des minerais. Son pourcentage dans la production mondiale de diamant industriel est de 75% et 69% pour le cobalt…

La province du Katanga devient un pôle de développement essentiel à l’exportation du cuivre. Au Kasaï, ce sont les gisements diamantifères qui sont ouverts, des mines d’or exploitées. Malgré le contexte international du XX-ème siècle, c’est-à-dire de guerres mondiales, les populations congolaises sont mobilisées à l’effort de guerre, les mineures subissent des pressions et le travail forcé est d’ordre. L’uranium trouvé au Katanga a d’ailleurs été une des matières premières à la construction des premières armes atomiques. 

Ainsi, l’économie du Congo Belge prospère, et est indépendante de la métropole. Des structures sont mises en place afin de développer les villes. Le colonisateur exerce son influence à travers l’enseignement qui est investi par les missionnaires protestants et catholiques. Les écoles et chapelles poussent dans tout le pays. L’incorporation dans l’armée notamment dans la Force publique (force militaire et de police pour l’Etat créée sous Léopold II)  est aussi un moyen d’incorporer les congolais au système colonial. 

DÉCOLONISATION ET SYSTÈME POST-COLONIALE EN RDC

Des résistances historiques au Kongo

Avant d’aborder la période des indépendances, il est important d’intégrer que les mouvements de résistance au Congo datent des prémices des inquisitions européennes, même si elles furent diffusées et sporadiques. Les agissements de l’Etat Indépendant du Congo a causé des révoltes de groupes inorganisés du bassin du Congo. La troupe de la Force Publique de Luluabourg composée de tetela-kusu des bandes de ngongo lutete, se mutina en 1895, plusieurs mutineries eurent lieu. 

La résistance et la frustration s’exprimaient aussi par le biais des mouvements religieux et des cultes syncrétiques qui étaient répandus dans tout le Congo. Les mouvements les plus connus sont l’Eglise kimbanguiste et le Kitawala. . 

Le kimbanguisme est né dans le bas congo en 1921, lorsque le prophète Simon Kimbangu a eu ses premières visions et émit son message messianique. L’Eglise Kimbanguiste s’est vite développée à un point que l’administration coloniale jugea Simon Kimbangu et il fut emprisonné.  

Par sa liturgie, ses symboles et son public, le kimbanguisme était un mouvement kongo comme le khakisme, mpadisme qui arrivèrent par la suite. Nombreux furent les cultes et mouvements prothétiques apparus dans la région. 

En effet, la principale voie pour atteindre un statut social élevé au début du XX-ème siècle, était par la prêtrise. Le premier prêtre congolais des temps modernes fut ordonné en 1917. A ce moment, l’élite naissante ne défiait pas ouvertement le système colonial, ces doléances étaient centrées sur les inégalités de traitement que subissent les congolais éduqués. Cette élite va émerger à la fin de la seconde guerre mondiale, avec une conscience indépendantiste manifeste. Les figures de proue sont : Patrice Lumumba, Joseph Kasavubu et Moïse Tshombé …

La première République (1960-1965) 

Une difficile route vers l’indépendance (1960 – 1963)

  • 1956 : 3 manifestes sont publiés par des personnes issues de l’élite congolaise dite « évoluée » c’est-à-dire Consciences Africaine, la Déclaration de l’épiscopat du Congo belge et le Contre-Manifeste. Les deux premiers ont des revendications d’émancipation modérée, prévoyant un chemin vers l’émancipation dans un délai de 30 ans. Le Contre Manifeste rédigé par l’ABAKO (Association des Bakongo pour l’unification, la conservation et l’expansion de la langue Kikongo) de Joseph Kasavubu, exige l’émancipation politique immédiate. 

  • 1957 – 1960 : La Belgique accepte d’organiser des élections locales. C’est la 1er fois que les congolais votent. Un meeting de l’ABAKO est annulé de force en 1959, des émeutes à Léopoldville (Kinshasa) éclatent. Il y a une répression militaire sanglante. Des manifestations du Mouvement National Congolais de Lumumba  sont réprimées.
  • 1960 : Les populations européennes quittent le territoire congolais.  A Bruxelles, l’indépendance est fixée au 30 juin 1960. Les colons belges ont peur de la situation politique, en parallèle,il y a la guerre d’Algérie qui inquiète. De plus, la conjoncture internationale est celle de la séparation des puissances coloniales avec leurs colonies. En 1960, le colon belge libère les lieux mais fait en sorte de garder un contrôle sur le territoire, notamment sur les entreprises et l’armée. Des élections législatives sont programmées par la Belgique pour élire les membres du parlement de l’Etat indépendant (La République du Congo).
  • 30 juin 1960 : C’est l’indépendance de l’ex Congo-Belge. Proclamée par Patrice Lumumba, héros national reconnu par les congolais et qui a joué un rôle majeur dans l’indépendance du pays. Il défendait une vision nationale et non fédérale du Congo (contrairement aux belges). Son parti a remporté les législatives à 65%. La République du Congo adopte un régime parlementaire, avec un chef de gouvernement qui était Patrice Lumumba et un président du nom de Joseph Kasavubu. Dans une typologie pareil, le président n’a qu’un rôle symbolique.

La crise congolaise  (1960-1965)

 

Lumumba est une figure qui va déplaire aux Belges. Il a une position émancipatrice affirmée et audacieuse. En effet, il est critique vis-à-vis des politiques européennes et états-uniennes. Un positionnement qui va plaire à Moscou ( dans un contexte de guerre froide). De ce fait, au début de son mandat, lors des sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï, Lumumba n’a pas de soutien du bloc de l’ouest, il est assimilé comme une menace communiste par les Etats-Unis. 

 

  • 11 juillet 1960 : C’est la sécession Katangaise menée par Moïse Tshombé. Par cette sécession, la République du Congo n’est plus un Etat indivisible. Tshombé a le soutien des belges mais n’obtient pas la reconnaissance politique du Katanga. Les soutiens financiers en provenance d’Europe qu’il obtiendra, permet à ce dernier de faire perdurer la sécession, notamment en constituant une gendarmerie puissante avec des mercenaires (un des buts étaient la réintégration des belges dans la zone). La situation économique se dégrade dans cette région et des éléments hostiles intègrent les forces armées, Avec l’aide militaire de l’ONU et des soldats de l’Armée Nationale Congolaise, la sécession prend fin par la force en juin 1963. 
  • 3 Août 1960 : C’est la sécession du Sud-Kasaï. Marqué par des conflits interethniques entre Baluba et Lulua ainsi que par les sévices infligés aux ressortissants Kasaï du Katanga sécessionniste. Ces conflits furent à la base d’une grande vague migratoire des Baluba vers Bakwanga, où ils décidèrent de créer en août 1960, la “Province minière”. Le 2 août 1960, Albert Kalonji proclame l’indépendance de l’Etat minier et monte une gendarmerie avec l’aide des dirigeants du Katanga. Encore une fois, pour mettre fin à cette dissidence, une opération militaire brutale fut menée par un colonel nommé Mobutu à Bakwanga. Le Sud Kasaï a par la suite réintégré l’Etat Congolais en 1962. 
  • 17 Janvier 1961 : Patrice Lumumba est assassiné. Sa mort déclenche plusieurs rébellions, dans le Kwilu, Kivu et dans le Maniema, dans le Nord du Katanga (mené par Laurent Désiré Kabila).
  • 1965 : Les rébellions en Province Orientale (Est du pays) donnent la conviction aux occidentaux que le pays doit être dirigé par une main ferme, avec leur appui. Par ailleurs, depuis l’indépendance les casques bleus sont présents sur le territoire.
  • Novembre 1965 : Coup d’Etat de Mobutu 

La deuxième République (1965-1997)

Le Zaïre – la dictature de Mobutu 

  • 1965-1974 : C’est une période de stabilité économique. Le régime de Mobutu attire la sympathie internationale. L’homme est un dictateur, il s’octroie les pleins pouvoirs, il est à la fois chef du gouvernement et président. Il est à la tête du pouvoir législatif et de l’exécutif, ainsi que le chef des armées. Son parti est Le Mouvement Populaire de la Révolution, qui est le parti unique du pays. 

 

  • 1971 :  Mobutu entame la Zaïrianisation du pays. Ce processus s’inscrit dans une politique de l’authenticité. Le dictateur promet de retrouver la grandeur africaine du pays. La prospérité économique que connaît le Zaïre à cette époque rend crédible sa démarche.

Ainsi, sous Mobutu, les zaïrois sont obligés de porter des noms d’origine africaine, et adopter un postnom (nom personnel qui suit le nom de famille), nombreuses villes sont également rebaptisées. Il lance la doctrine “ à bas le costume” dit abacost afin d’affranchir les congolais des tenues occidentales. Ainsi les costumes et cravates sont prohibés. Sous Mobutu, on préféra un veston sans col. 

Les causes des guerres sous Mobutu se sont accumulées dès qu’il a commencé à adopter un processus de nationalisation de l’économie dans un contexte mondiale de crise du pétrole. En effet, dès 1973, il est lancé une nationalisation des biens commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient à des ressortissants ou groupes étrangers (grecs, portugais, pakistanais). Ceci crée une instabilité économique et politique. Cette période est marquée par les guerres de Shaba (1977-1978) et de Moba (1984-1985). 

La première guerre : La guerre de Libération (1996-1997) 

 

L’analyse actuelle du conflit en République Démocratique du Congo commence avec cette première guerre qui prend racine avec le génocide des Tutsi du Rwanda …

 

  • 1994 : C’est la guerre au Rwanda, des millions de Tutsi sont assassinés par les génocidaires Hutu. Le Front Patriotique Rwandais a pour commandant Paul Kagame (tutsi), remporte la guerre civile en 1994 et met fin au génocide. Ainsi, des millions de Hutu, dont des génocidaires fuient vers l’Est du Zaïre. A l’Est, ils installent des camps de réfugiés, ce que voit d’un mauvais œil le pouvoir tutsi au Rwanda, qui craint une autre attaque. De plus,  à l’est du Zaïre, réside des tutsi, les hutu sont accusés de les menacer. De cette manière, le Rwanda investit le territoire pour donner main-forte aux populations tutsies zaïroises. Cette ingérence est mal perçue à Kinshasa, il leur est exigé de quitter le territoire. 

 

  • 1996 : Le Rwanda et l’Ouganda participent à la création de l’alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), un groupe rebelle congolais contre Mobutu mené par Laurent Désiré Kabila. Avec l’aide Ougandaise et Rwandaise, le groupe rebelle marche vers Kinshasa avec facilité. Mobutu est affaibli, il est malade, les soldats zaïrois sont touchés par la corruption. Kabila se saisit de la capitale. 

 

  • Mai 1997 : La République Démocratique du Congo est proclamé, Laurent Désiré Kabila s’autoproclame président. C’est la fin de Mobutu. Arrivé au pouvoir, Kabila exige de ses ex-alliés (Rwanda et L’Ouganda) de quitter le territoire. C’est le début de nouvelles tensions et de la deuxième guerre. 

La deuxième guerre : La grande guerre (1998-2009)

 

  • Août 1998 : Des Tutsis de l’armée congolaise se mutinent avec le soutien de l’Ouganda et du Rwanda. Ils forment le groupe rebelle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Ils prennent les villes de Goma, Bukavu et Uvira qui sont à l’Eest du pays et sous l’influence du Rwanda. 

Kabila demande l’aide des milices anti-tutsi, car le RCD se rapproche de Kinshasa. Les violences se répandent partout dans le territoire. Le président congolais obtient l’aide des pays limitrophes à la RDC comme Angolais, le Zimbabwe etc pour limiter l’invasion.

  • Septembre 1998 : L’Ouganda soutient le Mouvement de libération congolais, un parti politique congolais. Le MLC avec sa milice opère dans le Nord du pays et s’oppose à la RCD. 

  • 2000 : Le groupe des forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) est fondé par des Hutu en République Démocratique du Congo. Le groupe soutient Kinshasa et est actif dans l’Est congo. Son objectif est la reprise du pouvoir au Rwanda.
  • 2001 : Laurent Désiré Kabila est assassiné. Son fils Joseph reprend le pouvoir..
  • 2002 : Affaiblissement du groupe rebelle RCD, certains membres rejoignent le pouvoir à Kinshasa. Ainsi, les affrontements avec le Rwanda cessent. Un accord de paix est signé, les clauses sont de sorte que 20 000 soldats rwandais doivent quitter le Congo et les anciens génocidaires Hutu de 1994 doivent être désarmés. 
  • Septembre 2002 : La guerre s’essouffle, la paix est signée avec L’Ouganda

Conséquence : La guerre du Kivu (2004-2009)

 

  • 2004-2009 : Après la deuxième guerre du Congo, un gouvernement de transition est mis en place. Son premier objectif est de constituer une nouvelle armée. Une nouvelle armée composée d’anciens membres des différents groupes armés antérieurs, c’est-à-dire le RCD et le MLC. C’est une armée particulière, avec peu de moyens d’un côté mais aussi essentiellement composée de miliciens criminels.

Laurent Nkunda, un Tutsi et ancien membre du RCD est nommé général de la nouvelle armée du gouvernement de transition. Il rejette très vite l’autorité politique de Joseph Kabila et fonde sa propre force d’arme avec des déserteurs Tutsi, appelé le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Son armée s’étend sur une bonne partie de la zone Kivu. 

Le CNDP combat les forces gouvernementales congolaises et des milices Hutu (parmi eux le FDLR). 

  • 2009 : Arrestation de Laurent Nkunda . 
  • 23 Mars 2009 : Un accord de paix est signé par les anciens combattants de Nkunda, en échange de la signature de l’accord de paix,  ils demandent la libération de prisonniers et le contrôle de 3 ministères en vue des prochaines élections présidentielles de 2011.
  • 2012 : Les ex-rebelles du CNDP de Nkunda estiment que l’accord de paix n’a pas été respecté. Ils lancent une rébellion, c’est le mouvement du 23 Mars (23M) en référence à l’accord signé le 23 Mars 2009. De 2012 à 2013, c’est donc un an de plus que le massacre au Kivu. Les formes armées congolaises avec l’aide de l’ONU tentent de contenir la rébellion.

Depuis 1994, les milices se sont multipliées, elles sont toutes extrêmement violentes avec les populations. Les revendications sont difficilement définissables, sociales, politiques ou économiques .. En effet,  les groupes ne sont pas forcément organisés. Les milices de l’Est Kivu violent, pillent et torturent les locaux.

A l’approche du fin de mandat de Joseph Kabila, le pays peine à adopter un fonctionnement démocratique. De 2016 à 2018, Kabila qui ne peut plus se présenter comme président selon le droit constitutionnel, ajourne les élections de 2016. Cette décision causera une crise politique brutale dans le pays.

Le 30 décembre 2018, il sera enfin succédé par Félix Tshisekedi, c’est la première alternance politique pacifique en RDC.

 

La région orientale (Est) de la RDC pourquoi un tel acharnement ? 

 

  • La région Est de la République Démocratique du Congo est riche en ressources minières. Le coltan, le diamant etc. Des matières vitales pour les industries de la joaillerie, de la haute technologie, spatiale et de l’automobile. 
  • 60 à 80% des ressources du coltan proviennent de la RDC
  • Il ne s’agit pas uniquement d’un conflit ethnique, des enjeux économiques sont à considérer, que ce soit concernant le Rwanda et l’Ouganda mais aussi les pays occidentaux qui consomment ces ressources naturelles en masse. 
  • De grands nombres de milices détiennent des mines et forcent les locaux à travailler. Il est aujourd’hui difficile d’avoir une traçabilité des ressources minières, de leur extraction à leur transformation.   
  • La deuxième guerre du Congo est aussi appelée la première guerre régionale en Afrique Centrale ou première guerre africaine. Les conséquences désastreuses de cette guerre sont à la hauteur de la Seconde Guerre mondiale mais elles sont omises. 
  • Ce conflit est extrêmement violent. Pour assurer le contrôle des terres , il est impératif pour les milices de contrôler les populations. Ainsi, le viol de masse est utilisé comme une stratégie militaire adoptée par les miliciens afin d’effrayer et d’asservir les populations. Le viol est d’autant plus utilisé que la violence des conflits est ancienne. Il a pour objectif de détruire les réseaux familiaux, d’annihiler les réseaux de solidarités et d’empêcher la reproduction de la population brutaliser et donc d’une certaine manière son existence (cf Véronique Moufflet). 

Il faut retenir qu’il ya une stratégie de possession et d’éradication dans le viol de guerre, rien n’est fait au hasard. Le corps des femmes est profané et devient un champ de bataille. La guerre instaure une ambiance viriliste, la possession des femmes est symbole de victoire car c’est un moyen de détruire la masculinité adverse en s’immisçant dans les foyers. En outre,  la filiation future et passée est attaquée. 

  • Les enfants sont aussi les victimes de ces abus, ils sont embrigadés dès le plus jeune âge comme soldats ou exploités dans des mines. 

 

Ouverture à la discussion : 

Re-Création by LOBA : La lutte contre le viol utilisé comme arme de guerre. Un projet féministe , écologiste et anti-capitaliste ? 

 

 

Sources : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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