L’art et moi

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L’art et moi

 

Je ne peux pas me déplacer sans lui, exister sans lui. Il est lié à moi comme je suis lié·e à lui, mon art. Il est mon outil privilégié, ma façon de m’exprimer. 

Le temps d’un atelier pour les femmes victimes de traumatismes, mon art, ma danse est souveraine. Elle manifeste mon engagement envers elles, ces femmes, mon engagement avec elles. À travers les mouvements, nos mouvements, débutent le dialogue et le processus de réappropriation. Réappropriation de soi, reconnexion, ouverture à soi et à l’autre. Empowerment. Le processus est long, réel. Le processus est beau, pluriel.

Je suis incapable de transmettre sans utiliser l’art. C’est avec lui que je converse, grâce à lui que je discute, à travers lui que je sensibilise. 

Art d’écrire, art de dire, art d’entendre et de se faire entendre. L’art est un vecteur et un témoin que je passe aux lycéen.ne.s engagé·es contre les violences sexistes et sexuelles avec lesquel·les je travaille. Dire non. Dire stop. Oui mais comment ? À travers l’art. Affiches, chansons, vidéos, les productions ne manquent pas. Les productions ne mentent pas. Elles inspirent à l’action, incitent à l’engagement. D’où proviennent-elles ? D’abord d’une impulsion, la mienne. Mais aussi celles des autres, artivistes et/ou personnes engagées. 

Je ne peux pas témoigner, raconter sans l’art. Il est une invitation à penser et à se repenser, à s’élever et à s’engager.

Entre les chants traditionnels congolais et le grondement des percussions éclot la voix des femmes victimes du viol comme arme de guerre. À travers les arts, je témoigne pour elles le temps d’un spectacle. À travers les arts, je m’engage pour elles le temps d’un débat. « LArmes », c’est le nom de ce spectacle-débat qui existe pour dire la force et la détresse, la puissance et la tendresse que j’ai pour ces femmes. J’ai un immense respect pour ces dames blessées.  Raison pour laquelle, je partage avec vous ces destins lointains. Ma danse raconte leurs histoires. Mon art insuffle le débat entre vous et moi. Il permet de contextualiser et d’approfondir vos interrogations. Bien plus qu’un divertissement, il vous aide, nous aide à faire émerger des solutions d’actions.

Ainsi, l’art est un médium privilégié, notre médium privilégié. Il relie nos ailleurs respectifs peut-être même tous les ailleurs du monde, cristallise ma lutte, nos luttes, notre lutte.

C’est pourquoi il est lié à moi comme je suis lié·e à lui, mon art.

Il donne du prix à ce que je fais, de la valeur à ce en quoi que je crois. Il m’est nécessaire parce qu’il m’aide à mettre en mouvement ce qu’en moi le confinement a figé, jeté hors du temps. Il m’est nécessaire parce qu’il me rappelle, à l’aube du déconfinement, l’importance de mon combat, révèle l’artiviste qui sommeille en moi. 

La somme de mon art est celle de mon engagement, la marque de ma détermination, de notre détermination. 

Mon âme toute entière appartient à l’art.  

Reine TCHICAYA

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